les principaux styles d’investissement

Published on
Reading time

Il en existe une multitude. Autant de styles d'investissement que de personnalités à vrai dire ! Mais la majorité d’entre elles restent des dérivés de 4 grands styles… 4 grandes stratégies que je vous présente ci-dessous.

Resumé

  • Un investisseur « Value » s’appuie sur les actifs tangibles de l’entreprise, sur son passé et sa capacité bénéficiaire réelle. Il part du principe que l’avenir est incertain et a donc besoin de preuves concrètes pour justifier une différence significative entre le cours et la valeur intrinsèque d’une entreprise.

  • Un investisseur « Growth » investit lui dans la croissance future. Il pense que même si l’entreprise peut paraître chère à un instant T, son potentiel de croissance est si grand que la question du prix devient secondaire. Les bénéfices vont tellement croître à l’avenir que le cours finira par progresser lui aussi.

  • Un investisseur « Quality » recherche lui des entreprises avec des avantages concurrentiels forts et durables. Des entreprises déjà bien établies, bien rentables et qui croient à un rythme raisonnable. Et avec le temps, les profites prendront soin d'eux et le marché ne fera que « récompenser » de mieux en mieux cette durabilité.

  • Un investisseur « opportunités » recherche lui des entreprises ou le marché n'a pas encore valorisé un changement dans les finance de l'entreprise.

  • Les 3 premières stratégies sont axées sur le long terme. La dernière, elle, est exclusivement dédiée au court/moyen terme.

1. Quality

Je commence par mon style préféré.

L'investissement de qualité se concentre sur des entreprises présentant des caractéristiques exceptionnelles telles que la crédibilité de la direction ou la stabilité du bilan. Un portefeuille de qualité peut contenir à la fois des attributs de croissance et de valeur.

Les investisseurs dans la qualité collectionnent les business « chefs d’œuvre » et ne les vendent jamais. Leur objectif est de faire prospérer au maximum leurs investissements et de maximiser l’effet des intérêts composés. On appelle aussi ce type d'entreprise les "Compounding machines"

C’est, en réalité, la stratégie d’investissement la plus simple à mettre en œuvre, la moins chronophage, la moins énergivore et la moins stressante. Mais elle exige une maitrise de soi assez rare. Le Buy and hold n’est pas fait pour tout le monde. La facilité d’exécution des ordres offerte par internet et la multiplication des structures incitatives nous poussent à multiplier les allers-retours. Mais les investisseurs dans la qualité, eux, ne bougent quasiment pas.

Le risque lié à ce type de stratégie est d’abord et avant tout le risque d’erreur. Lorsqu’on passe énormément de temps à analyser une entreprise pour juger de sa qualité réelle, on ne peut avoir in fine un portefeuille raisonnablement diversifié. C’est pourquoi les investisseurs dans la qualité ont souvent des portefeuilles particulièrement concentrés.

L’autre risque de ce type de stratégie, c’est d'avoir du mal à vendre une entreprise. On peut omettre de voir un changement fondamental, rester sur la ligne et se prendre intégralement sa descente aux enfers.

2. Growth

Le Growth investing (ou investissement dans la croissance) est une stratégie très largement portée sur l’avenir. Son objectif principal est de dénicher les futures stars de la cote. Si on parvient à le faire assez tôt, on est capable de générer des multiples de performances extrêmement élevés (10 ou 100 fois la mise initiale, parfois même plus…c’est ce qu’on appelle un « multibagger »). L’investissement dans la croissance ne s’intéresse pas seulement au jeunes pousses. Certaines sociétés peuvent présenter un profil relativement mature tout en embarquant un potentiel de croissance encore important. Sur ce type de valeur, un investisseur dans la croissance n’ira pas forcément chercher un multiple de x100, mais plutôt de x2 à x5.

L’investissement dans la croissance est une véritable aventure sinueuse. Ce sont souvent des montagnes russes et il faut avoir le cœur bien accroché… Les actions sont généralement relativement chères et leur volatilité est particulièrement accrue. Il faut dire que les scénarios et issues possibles sont aussi nombreuses que variées. La sensibilité aux variations des taux sans risques est également particulièrement élevée.

L’avenir étant par définition incertain, un investisseur dans la croissance ne peut mettre tous ces œufs dans le même panier. Il est contraint de diversifier autant que possible. Le raisonnement est simple : sur une dizaine de jeunes pousses, si seulement une ou deux arrivent à émerger et à croitre comme prévu en réalisant des multiples supérieurs à 10x, alors l’investisseur dans la croissance aura déjà gagné. Et ce même si toutes les autres disparaissent.

Il est donc nécessaire d’être extrêmement patient, d’avoir des talents en matière de diversification et surtout, d’avoir du flair sur la capacité d’une entreprise ou d’un marché à se développer et à croitre.

3. Value

L’investissement dans la valeur se structure autour de 2 grands principes :

  1. toute action a une valeur économique réelle qu’on appelle la valeur intrinsèque ;
  2. le marché ne fixe pas systématiquement un prix équivalent à cette valeur.

Les investisseurs dans la valeur sont donc en constante recherche d’actions qui présentent un écart significativement élevé entre leur valeur intrinsèque et leur cours. Plus cet écart est important, plus « la marge de sécurité » est importante, et plus l’investissement est considéré comme étant intéressant. Les investisseurs « value » considèrent que le principal risque qui guette un investisseur est d’acheter une action trop chère. C’est donc une stratégie très axée sur le prix.

Le principal risque qui guette les investisseurs dans la valeur ? Les value traps !

4. Opportuniste

Elle englobe toutes les stratégies d’investissement court/moyen terme, basées sur un évènement particulier en cours de réalisation ou à venir.

Il s’agit de la stratégie la plus dangereuse et la plus difficile à mettre en œuvre. (Et que je n'aime pas du tout)

Elle demande une clairvoyance assez unique pour pouvoir mesurer tous les risques de l’équation tout en les rapportant aux gains et à leur probabilité de réalisation. Ce type de stratégie suppose donc une expérience solide, des connaissances poussées, un caractère particulier, un suivi quasi quotidien et des compétences non négligeables en matière d’analyse technique.

Cet évènement peut être lié :

  1. au cours et à son évolution (configuration graphique) ;
  2. à l’entreprise et son actualité (trading de news) ;
  3. à l’environnement macro et son évolution.

Il existe certains évènements qui peuvent parfois conduire à la forte accélération de la montée du cours sur une période relativement courte.

Un investisseur qui adopte une stratégie opportuniste va constamment rechercher ce genre de situations. Il va rechercher les évènements susceptibles de provoquer ce genre de phénomène. On appelle ce genre d’évènement : un catalyseur.

Ils peuvent prendre la forme :

  • D’un évènement spécifique (restructurations, annonce d’un résultat exceptionnel ou largement plus élevé qu’attendu, changement organisationnel, entrée sur de nouveaux marché, entrée dans le capital d’un nouvel actionnaire stratégique, vente d'une filiale déficitaire, etc.)
  • D’un évènement exogène (changement législatif, fiscal, mutations technologiques, accélération de la croissance, etc.).
  • D’un évènement inconnu mais qui se traduit par une configuration graphique prouvant la présence d’un changement de perception par le marché.

Un bon investisseur opportuniste doit être capable d’identifier les opportunités en termes de potentiel lorsqu’elles se présentent et de différencier un vrai catalyseur d’un coup d’épée dans l’eau…